Les trois mats républicains
Comme devise de la Révolution française, si c’était une personne, elle serait comme ces vieux qui disparaissent petit à petit du paysage, ces personnes qui du fait de leur âge ne sont plus écoutées. On s’est habitué à la devise. Ceux qui l’utilisent n’en font pas toujours bien la pédagogie et la mettent à leur sauce.
Je me suis intéressé à elle par compassion, et par intérêt, car elle n’est pas seulement effacée par accoutumance, elle est souvent amputée et elle n’a de prise que sur peu de pays dans le monde.
Lorsque j’ai vu Trump arriver au pouvoir, avec « America first » et « America great again » j’ai eu la confirmation que la culture de l’Empire était une inculture.
J’ai alors créé une première œuvre dont l’idée était de faire réfléchir au fait que la Liberté toute seule était une menace. J’ai relié les trois valeurs aux trois couleurs du drapeau et j’en ai fait une représentation tridimensionnelle. Lorsque l’on tourne autour des trois mats érigés de 6,35 mètres de haut disposés sur les sommets d’un triangle équilatéral, on voit la proportion des couleurs changer et même quelques fois une couleur disparaître. Liberté, Égalité, Fraternité est un système. Aucune des valeurs ne peut exister en l’absence des autres.
Cette œuvre est modeste sur le plan esthétique. Elle est parlante sur le plan éthique. Elle relève bien de ma discipline, l’esthéthique.
Elle constitue un cultivar de la tri-unité « Liberté-Égalité-Fraternité » au sujet duquel un mémoire a été réalisé ainsi qu’un cartel accessible aux visiteurs du Jardin.