Le drapeau mondialiste

Dans la programmation artistique du jardin, je dois gérer des équilibres entre les poids respectifs des œuvres. La plus haute à ce jour et la plus imposante est une sphère en bois de châtaignier de 5 mètres de diamètre. Un chemin a été réalisé qui passe au-dessus d’elle et conduit à une partie non encore occupée de l’espace. Il y avait une opportunité à créer une installation de poids équivalent encore un peu plus haut dans la propriété. 

La tri-unité m’a offert cette opportunité. Je lui ai greffé des travaux d’écriture existants. Dans deux de mes ouvrages, je parle de l’œuvre fondamentale de Kasimir Malevitch selon mon ressenti, n’étant pas instruit sur ce sujet par l’histoire de l’Art.  

Quand Malevitch est à la recherche d’une dimension spirituelle picturale, il fait son Carré blanc sur fond blanc. L’œuvre de Malevitch est une pierre apportée à l’ouvrage qui nous humanise. Les carrés blancs disent que la connaissance est là. Mais ils sont deux. Au moins l’un d’eux ne correspond donc pas une représentation conforme. Comme il y a deux blancs, l’un d’eux n’est pas conforme. Si l’un d’eux n’est pas conforme, on ne sait pas lequel des deux l’est. Si on ne sait pas lequel des deux l’est, il se peut que les deux ne le soient pas. Mais la connaissance est à portée de pinceau, alors, il faut continuer à faire des carrés blancs, avec la même espérance, à la hauteur de ce qu’en ne pensant pas l’on ressent. » 

Les contributions à la connaissance ne sont pas la Connaissance. 

Et en donnant au blanc du drapeau une forme de relativité, celui-ci est humanisé dans le sens où il est plus universel. Mais c’est une relativité relative, car son degré en est confié à la liberté et à la fraternité intervenant de concert dans la tri-unité. 

Pour l’équilibre dimensionnel, le bleu et le rouge reposent sur deux parallélépipèdes de 2 mètres quarante de large, de 4 mètres de haut et de 15 cm d’épais. Quant au blanc, il fait 3,6 mètres de large sur 4 mètres de haut et 15 cm d’épais.