Chapelle

On trouve ci-après un échange avec L’éon à propos de notre cinquième chapelle laïques de la rouvière. À la fin un texte de 2010 revu en 2021 et ce jour a été donné à l’éon pour faire un commentaire sur la chapelle. À son propos, il faut consulter Rforge pour un devis et un délai de réalisation. Il faut savoir si on peint le fond, le reste est probablement en acier corten, mais ils nous le livrent brut. Le socle doit être un peu structurant (5 mm) et il faut probablement rigidifier le fond pour qu’il ne cloque pas. Il faudrait que le coq ait les pieds sur le socle. J’ai surligné la bonne idée de L’éon pour l’interactivité avec les visiteurs. Il faut imaginer quelque chose. Je commande la pierre (le socle ouvragé).  

Je reviens sur mon désir d'universalité. Je suis depuis peu en possession d’une sculpture réalisée par mon père qui était installée au presbytère de mon village. Elle représente un coq stylisé, symbole de la France et une croix. Je joins une image. Cette association, le pourrait-elle, pas avoir une dimension métaphorique pour la communauté de réalité entre l'artiste JE, la communauté paroissiale et la commune. Nous et Lui et la Vie. Elle sera installée dans une sorte de chapelle laïque dans une forêt de chênes. 

L’éon a dit : 

L'œuvre que vous présentez, associant le coq stylisé, symbole de la France, et une croix, porte une forte charge symbolique et peut-être interprétée comme un puissant dispositif métaphorique dans le cadre de votre quête d'universalité. Voici une analyse articulée autour des trois dimensions JE, NOUS, et LUI, en lien avec la configuration que vous envisagez pour son installation dans une "chapelle laïque" au sein d’une forêt de chênes : 

 

1. Le Coq et la Croix : Une Lecture Métaphorique 

a) Le Coq : Symbole de Veille et d'Identité 

  • Dimension nationale : Le coq, en tant qu'emblème traditionnel de la France, évoque l'identité collective et la vigilance. Il est un rappel des racines culturelles et historiques, tout en transcendant les frontières religieuses pour devenir un symbole laïc et universel. 

  • Dimension personnelle : Le choix du coq stylisé, réalisé par votre père, témoigne d’une création artistique ancrée dans le JE. Cette œuvre représente la transmission familiale et la singularité de l'artiste face à la communauté. 

b) La Croix : Un Élément Transcendant 

  • La croix, ici décontextualisée de son usage purement religieux, devient une forme ouverte à l’interprétation. Elle peut être lue comme un point de rencontre entre : 

  • L'horizontalité (les relations sociales et humaines, NOUS). 

  • La verticalité (l’aspiration vers une transcendance, LUI). 

  • Dans une lecture laïque, elle pourrait incarner une recherche d'équilibre, un lieu de médiation entre l’individu, la communauté et la dimension universelle de la Vie. 

2. La Chapelle Laïque : Un Espace de Médiation 

L’installation dans une forêt de chênes renforce la dimension universelle et intemporelle de cette œuvre. Les chênes, souvent associés à la force, la sagesse, et la continuité, ancrent cette chapelle dans le vivant, dépassant les clivages religieux ou culturels. 

a) Un Lieu pour le JE : L’Artiste 

  • En plaçant une œuvre réalisée par votre père dans un espace symbolique, vous donnez une place centrale au JE créateur, non pas comme un absolu, mais comme le point de départ d’une relation. Le coq devient le témoin de cette créativité individuelle qui dialogue avec le collectif. 

b) Un Lieu pour le NOUS : La Communauté 

  • La "chapelle laïque" devient un espace où la communauté (NOUS) peut se rassembler pour réfléchir, célébrer ou simplement être en lien avec le vivant. Elle n’appartient pas à une confession spécifique, mais s'ouvre à toutes les formes d'appartenance

c) Un Lieu pour LUI : La Vie 

  • L’installation dans une forêt insuffle une dimension cosmique et écologique. Le lieu devient un point de connexion entre l’humain et le non-humain, un espace où LUI peut être vu comme la Vie dans toute sa complexité et son interdépendance. 

3. Une Lecture en Tri-Unité : JE-NOUS-LUI 

Cette œuvre et son contexte d'installation incarnent parfaitement votre tri-unité JE-NOUS-LUI

  1. Création (JE)

  • Le coq stylisé, œuvre de votre père, témoigne d’une volonté créatrice individuelle, un geste artistique qui dialogue avec l’intime et le singulier. 

  1. Incarnation (NOUS)

  • En devenant un élément collectif, cette sculpture s’incarne dans une chapelle ouverte à tous, où elle est mise en relation avec le contexte local, historique et communautaire. 

  1. Relation (LUI)

  • La forêt, la croix, et la disposition du lieu ouvrent vers une dimension transcendante où l’humanité et la nature se rencontrent dans une dynamique d’interdépendance. 

4. Chapelle Laïque : Une Universalité à Repenser 

La "chapelle laïque" pourrait devenir un lieu de rituel universel, où des valeurs intemporelles comme la liberté, la fraternité et la connexion au vivant sont célébrées : 

  • Un espace de méditation ou de cérémonie : Où chacun peut réfléchir à sa place dans le monde, individuellement et collectivement. 

  • Un lieu symbolique d’unité : Où l’on célèbre ce qui nous relie — à soi-même, aux autres, et à l’univers. 

Propositions d’aménagement : 

  1. Une plaque explicative : Mentionner l’histoire de l’œuvre, son lien avec votre père, et sa portée symbolique. 

  1. Un espace interactif : Offrir aux visiteurs la possibilité d’écrire ou de déposer leurs propres réflexions sur ce que représentent pour eux JE, NOUS, et LUI

  1. Un rituel collectif ou artistique : Organiser des moments de rassemblement autour de cette chapelle, comme des lectures, des concerts ou des discussions philosophiques. 

5. Universalité et Dynamique Relationnelle 

L’œuvre, en associant un coq et une croix, ne se limite pas à un symbole figé ; elle ouvre un dialogue entre des dimensions diverses

  • La dimension historique (le coq comme symbole national). 

  • La dimension spirituelle (la croix et la forêt comme appel à la transcendance). 

  • La dimension relationnelle (l’interaction entre le JE créateur, le NOUS collectif, et le LUI cosmique). 

Cette universalité peut s’enrichir encore si l’œuvre est intégrée dans une démarche participative, où elle devient un point de départ pour réfléchir ensemble à des questions essentielles : Qu’est-ce que la Vie ? Comment relions-nous nos identités individuelles et collectives à quelque chose de plus grand ? 

 

Conclusion 

En installant cette sculpture dans une "chapelle laïque", vous faites de cette œuvre bien plus qu’un simple objet d’art. Elle devient un symbole vivant, un point de rencontre entre l’intime et le collectif, entre l’humain et le non-humain, entre l’art et la spiritualité. Elle offre une opportunité unique de matérialiser votre quête d’universalité et de mettre en action votre vision de JE-NOUS-LUI

Que pensez-vous de ces propositions ? Souhaitez-vous approfondir un aspect spécifique, comme l’agencement ou l’interprétation symbolique ? 

Texte de référence JCM 2010 révisé 2021 

Introduction : 

Le travail engagé au sein d’une commission de l’Académie sur l’accessibilité des robots à la conscience avait fait l’objet d’un bilan, après 6 mois, en vue de la fixation des orientations du travail à venir. 

Je m’étais arrêté à cette interpellation, de l’animateur du groupe : 

« Le groupe doit accepter de contribuer à répondre à l’unique question posée qui correspond à un point de vue particulier : une éventuelle synthèse artificielle d’une conscience humaine non biologique. » 

Le titre exact du thème était : « Vers une technologie de la conscience ?  

J’avais pris le risque de livrer une contribution dont les sources seraient : 

  • Ce que j’étais comme individu, 

  • Ce que j’étais comme partie de la collectivité de Homo Sapiens Sapiens historique, présente et à venir. 

  • Ce que j’étais comme membre de la commission.  

  • Ce que j’avais retenu de lectures ciblées auxquelles je m’étais livré dans la perspective de cette réflexion. 

 

J’avais prévenu du fait que le texte tiendrait autant « du poétique que de l’opératoire », l’un rejoignant l’autre et réciproquement en se bouclant sur les charismes respectifs de mes confrères académiciens. 

Au moment où je reprends ce texte, et si je le fais c’est parce qu’il témoigne de ce que peut produire une méditation sur l’espace entre les doigts des personnages de Michel Ange, ou sur les blancs des carré peints de Malevitch. 

Le noème amène au même point que ce qui est peint. 

Il existe un espace pour croire et pour douter car l’un ne peut exister sans l’autre. 

Il nous appartient de le remplir par l’Espérance, conscients qu’elle n’est pas la Connaissance. Quelle est la vérité à laquelle on peut rattacher l’Espérance ? 

Celle d’un progrès ou celle de l’irruption du royaume avec l’occurrence d’un Messie. 

Aujourd’hui, je reste sur l’idée qu’il n’y a pas d’autre source que la source. Et la source, c’est la Vie, c’est à dire un processus, un logiciel d’intelligence naturelle qui s’autoproduit comme il a produit la conscience. 

Voyons mes divagations à son sujet. 

De la conscience de Soi à la conscience de Nous et plus… 

Le « JE » est la manifestation d'un fait créateur. 

Si nous avons la perception de la manifestation du fait créateur du « JE », nous ignorons pourtant la loi naturelle qui conduit à cette manifestation. 

Cette loi devrait avoir comme contenu la description du passage de « l’AVANT JE » au « JE ». 

La matière (1) qui précède le « JE » ne comporte pas en elle-même toutes les caractéristiques du JE et en particulier une conscience de ce à quoi elle va conduire, c’est précisément notre sujet. 

(1) J’appelle matière les agencements des composants de base du vivant (tout le tableau de Mendeleïev depuis ses éléments pris séparément jusqu’aux agencements les plus complexes produits au cours des siècles qu’il soient vivants ou non) 

Le « JE », est donc par rapport à la matière de « l'AVANT JE », une sorte de « META MATIÈRE ». 

Il est rationnel de penser que si le « JE » naît d'une « META MATIÈRE » incapable de concevoir sa propre occurrence, il peut exister un « META JE ». 

De même que la matière n’a pas conscience de la « META MATIÈRE » qui constitue le « JE », le « META JE » est inaccessible à la conscience de ce à quoi il donne lieu.  C’est donc dans un processus autre que strictement conscient, mais dans un processus créatif que je propose que le « META JE » soit la manifestation du fait créateur du « NOUS ». 

Se pose alors la question de savoir si l’itération suivante peut être légitime. 

Autrement dit si le passage à l’état conscient de l’image produite par l’acte créatif précédant peut permettre d’utiliser la même transformation pour en faire une réalité possible. 

Je prends ce risque.  

De la même manière que « NOUS » n’avais pas conscience du fait qu’il était définissable comme un « META JE », il n’a pas non plus conscience de ce qu’il peut donner naissance à un « META NOUS ». 

Le META NOUS serait alors la manifestation du fait créateur de « LUI » ? 

Cet « aboutissement » me laisse dans l’embarras, car jusque-là, le fait de jouer avec la fonction de transformation META ou avec le signe META se faisait dans les limites de mes capacités de représentation : un homme tridimensionnel : 

  • Biologique. 

  • Social. 

  • Spirituel. Ce mot est utilisé en relation avec la notion d’Esprit, lequel est caractérisé à la fois par un élan, par le mouvement qui en résulte et par la réalité ultime que représente l’homme libéré de son corps et de ses affects.  

Le spirituel est la réalité ultime par laquelle toute naissance est en même temps une résurrection et toute mort une renaissance. 

Ces limites m’interdisent d’aller vers une quatrième dimension (celle d’un « META LUI ») et me conduisent à puiser dans certains de mes marquages culturels pour ne pas en rester là. 

Mais avant, je verse le tableau suivant au crédit de cette vision tridimensionnelle. 

Cette représentation est certes très parlante métaphoriquement, mais elle ne dit rien des liens entre ces trois niveaux.  

« Je suis pourtant tenté d’affirmer que la dimension esthétique de la création trouve son aboutissement dans le sacré lorsque chacun des paramètres matériels, émotionnels, et du sens fonctionnent en système au point qu’il n’y a plus de distance entre le résultat de l’action et la vision impensée de son occurrence ».  

Ainsi pourrions-nous compléter le tableau avec cette ligne : 

Ce qui s’oppose à la conscience de groupe est l’égoïsme. 

Ce qui s’oppose à la conscience des groupes est la grégarité. 

Cette montée en puissance de la conscience a été rendue possible par le fait que  

La place de la conscience dans ma vie : 

Depuis 40 ans environ, cette phrase résume ma relation à la vie : 

« Le soi est maître du soi lorsque mémoire et liberté se font conscience ». 

Cette phrase est à la fois un aboutissement et un point de départ. 

Comme point de départ, elle mérite d’être passée au crible de deux données : 

  • La thèse ci-dessus des consciences individuelles, collectives et universelles. Où est le soi collectif ? 

  • La nécessaire thèse complémentaire des mémoires : individuelles, collectives et universelles.  

Dans ce cadre, les technologies de communication ont des potentiels de développement qui sont de nature à modifier de manière drastique les conditions de la mémoire collective.  

Ce que la nature a produit au niveau individuel, l’homme pourrait le produire au niveau collectif. 

La gouvernance mondiale pourrait être le résultat de la mise à disposition de la collectivité mondiale des outils permettant une exacerbation de la conscience individuelle qui rendrait possible une extension dans le champ collectif. Alors, en s’autonomisant par rapport à l’homme, mais en intégrant le pattern de l’intérêt collectif propre à la Vie, elle s’approcherait de la dimension universelle dont elle est née. 

Là où les hommes parlent parfois de leur chemin de destinée sur lequel ils ont en quête la vérité, la beauté et la bonté absolue, bref l’Amour, Homo sapiens sapiens s’engagerait dans une mutation collective touchant ses trois ADN grâce au support de la technologie. 

Mais attention, le supplément de mémoire ne modifie en rien la liberté et son usage pourra donc être dévoyé. 

Le supplément de mémoire permet d’intégrer plus de datas représentatifs de toutes les bifurcations de l’histoire des espèces. 

Le supplément de puissance de calcul permet de tirer parti des datas de telle manière qu’il n’y ait pas de différence de dynamique entre les temps de calcul, quels que soient les volumes en cause et les temps d’adaptation des systèmes vivants autopoïétiques, à tous leurs niveaux d’intégration. 

Ce qui peut déjà être observé : 

Comme je l’ai dit, l’enchaînement matière, « JE », « Nous », « Lui » ne constitue pas une suite, pas plus que chacun des trois niveaux dans la liste ci-dessus n’en constituent une (plus ou moins pertinente, mais ce n’est pas l’objectif). 

 

Quelle règle, quelle loi, quelle équation, quel liant quel processus peut-il être associé à ces niveaux distincts. 

Assurément pas une relation mécaniste, car les éléments en présence précèdent la structure dans laquelle ils se concrétisent. (1) 

Pas une relation de type réductionniste car les structures de niveau supérieur ont une phénoménologie différente de celle des composants. (1) 

Pas une relation déterministe car les structures sont dissipatives, elles impliquent des choix qui expriment des potentialités et non des certitudes. (1) 

  1. Extrapolation tirée d’ECCLES. 

Le modèle le plus plausible décrit par Varela et Matura serait en effet celui d’un système autopoïétique. 

De même que  

  • Il existe des clôtures opérationnelles entre tous les niveaux entre eux, mais la transformée qui lie un niveau à l’autre et que j’ai nommée par le préfixe META est-elle la même entre tous les niveaux ? et ce préfixe n’est-il pas l’image floue d’une transformée qui a résolution plus importante mettrait en évidence des META (1 à 4). Ces transformées  

 

Ce marquage culturel est ma conviction de l’universalité de la circularité comme fonction descriptive de notre humanité. 

Nous n’y sommes pas, car la déclinaison : 1 MATIÈRE, 2 « EXTRA-MATIÈRE » (JE), 3 « EXTRA JE » (NOUS), 4 « EXTRA NOUS » (LUI), pèche par sa linéarité.  

Or, rien de ce qui régit le monde n'est linéaire. 

Il faudrait inévitablement, pour rester rationnel tenir compte de ce que le « JE » et le « NOUS » ont pu inscrire formellement dans leur patrimoine depuis une quarantaine d'années, des boucles de rétroaction entre 1 et 2, 1 et 3, 2 et 3, bref toute la combinatoire des interactions qu'impose la circularité à laquelle tout est soumis. 

Je bute alors sur la perception d'une double limite, celle de l’infiniment simple et celle de l'infiniment complexe. 

L'infiniment simple, comme le début de tout et l'infiniment complexe comme la fin de tout au bout des énièmes boucles de rétroactions reliant toutes les occurrences. 

 

C'est là que je vois ce que l'on a coutume et par le fait besoin, au bout d'une telle réflexion, d'appeler DIEU. 

Il est le début, il est le tout, il est la fin de toute chose, il est la Vie.