L’ange gardien 

Cette photographie classée dans mes autoportraits porte sur un ready-made produit à partir d’une lucarne de toit en fonte chinée sur le net sur laquelle j’ai collé deux chutes d’acier à mon profil. Des chutes car les autres parties avaient été produites à dessein pour un autre projet dit « égo ».  

Ce qui m’intéresse ici c’est la naturalisation de la mystique de l’ange gardien. Notre être biologique se nourri de sa socialisation, mais l’être biologique et l’être social se nourrissent de ce qui les sustente. Ce qui me sustente c’est la conscience d’appartenir à une espèce qui a reçu du vivant qui l’a précédée tout ce qu’il faut pour passer de l’homme à l’Homme. En m’inscrivant dans cette perspective, j’ai le sentiment d’exister.  

Un ange gardien du nom « d’optimiste idéal », 

Occupait un espace tout près de l’amygdale. 

La seule chose qu’on sait est qu’il disait holà, 

Lorsqu’une humeur malsaine compressait son état. 

« Idéal » a un frère qui s’appelle confiance. 

Et on parle d’un cousin que l’on nomme espérance. 

Les avez-vous sentis roder au cœur de vous ? 

En moi ils parlent sans cesse, c’est vrai, je vous l’avoue. 

 

Texte de Jean-Claude Millet, tiré de « Tête à Tête » édition Héphaïstos  

  • Confiance